Un curieux gibier...

Voilà que même après que le Seigneur Renard l'ai félicité d'avoir plus que brillamment réussi son brevet militaire on l'envoyait faire l’épouvantail sur les remparts. Il se consola en faisant discrètement une boucle au mess ou il prit quelques réserves de vinasse pour s'occuper sur les remparts.
Sa déception fût grande lorsqu'il constata qu'on lui avait collé une nourrice dans les pattes, comme s'il n'était pas capable de se faire chier tout seul en haut d'un mur de pierre. Reconnaissant Tranche Col qui avait fait partie du contingent de lâche qui l'avait honteusement - bref passons cette anecdote n'est pas très importante - il avait comprit que l'après midi serait très longue.

A force de tourner en rond sa tête se mit à tourner, sortant son remède de rouge qu'il déboucha des dents il fixa l'homme d'arme qui changea brutalement plusieurs fois d'expression devant son insolence non dissimulée.


J'ai une ordonnance pour ça, c'est à cause de ma côte... une sombre histoire que je te raconterais un jour. Et désolé mon vieux, mais le Doc à dit qu'il fallait pas partager.

Alors que liquide remplissait de moitié son gosier un homme encapuchonné qu'il connaissait vint lui chercher quelques railleries.

Oh le curetons t'as pas une savonnette à aller ramasser pendant que tes potes t'attendent avec leurs cierges ?

Un peu de bruit s'échappa des fourrées et hop voilà que tout le monde s'affolait pour deux lapins qui devaient copuler, le moine monta et se pencha pour mieux observer. Se fut le regard de Tranche Col qui sauva l'homme en soutane, Gaston avait déjà armé son pied pour le faire passer par dessus les remparts. Allait savoir si le rabats joie n'avait pas fait ça pour la forme, c'était peut être un rigolo aussi, qui sait ?

Une fois dans les fourrées, car bien entendu on pouvait lui reprocher beaucoup de choses sauf d'aller au casse pipe il se fendit bien la poire comme on dit après que la Plume ait à son tour bouffé la boue fraîche.
On le mit à l'écart d'un grand plan de stratège après qu'une ombre soit passée en mode éclair, son instinct primaire avait senti la femelle et voila que les deux compagnons complotaient pour ce la faire sans lui.
Bizarrement on ne lui avait pas laissé d'arme mais n'étant pas totalement stupide non plus il savait que son instinct pouvait le tromper. L'idée brillante qui lui traversa l'esprit fût de tirer l'épée du fourreaux de Tranche Col et de charger comme un dératé l'inconnu.
A force de se faire courser par la maréchaussée durant des années, Gaston galopait maintenant comme un lapin.

Bastoooooooooon !

Une nouvelle montée de colère le submergea. On venait de lui dérober sa victime. Armant son bras il déversa sur le cadavre toute sa hargne accumulée depuis qu'il s'était fait laminer par Aldebert.
En parlant de ça, il prit un malin plaisir à imaginer que le corps sans vie qui gisait sous lui appartenait à Aldebert. Tandis que le corps du furet n'était pas encore totalement réduit en bouillie il se lança à la poursuite du nouvel intrus. L'autre enflure de moine avait déjà prit un peu d'avance et lui fit quelques signes et s'exécuta. Il avait d'abord pensé à l'insulté mais il avait un plan.

Quelques foulées plus tard la plume dominait une gueuse qui se tenait le mollet. Rageant dans sa barbe il s'avança sans bruit car il ne l'avait pas encore remarqué. Vérifiant que personne n'était visible autour de lui il frappa au niveau de la nuque son ''camarade''. Un peu subtil tout de même il avait prit le pommeau pour l'envoyer dans les vapes juste le temps qu'il se fasse plaisir.
Les bruits de pas de Tranche Col se firent entendre. Ne doutant pas une minute que la gueuse raconterait le petit incident avec la plume.
Il lui planta l'épée dans la gorge d'une manière naturelle. Son seul regret fut de ne pas avoir put profiter d'elle malgré les yeux suppliants qu'elle lui avait lancé.
Un peu méfiant il scruta les alentour du bosquet, il n'était pas très grand mais suffisamment pour cacher une troisième nuisible.
Un couple à son tableau de chasse c'était déjà pas mal.

C'est tout sourire qu'il montra son épée ensanglantée à Tranche Col mais le connaissant il savait que ce dernier allait lui prendre la tête à cause de l'autre mauviette étendue sur le sol, ainsi que pour avoir occis la trainée sans l'avoir interrogé. Il lâcha un soupire en attendant les remontrances mais la joie était là; pour l'instant le vieux renard n'avait pas menti, il y'avait de la baston.

Les informations commençaient à s'accumuler dans la petite tête de la recrue. Il avait plus ou moins anticipé se scénario mais pas à ce point là. Pour répondre à la question si la Plume était morte il lui placa un bon coup dans les côtes, ce dernier remua. En parlant de côtes, celle de Gaston se réveilla après ce mouvement. Pliant genou à terre, sous l'effet de la douleur qui le dessoula complétement.
L'esprit un peu plus claire il put donner un mensonge un peu plus approfondi.

L'est pas mort, c'est un autre type qui lui à fait ça, pour ça que j'ai zigouillé la fille parce qu'on peut un interroger un autre, j'suis pas débile non plus.

Il prenait la Plume pour une demi-portion mais il y'avait des limites quand même à son mensonge, il savait qu'il risquait gros tout de même donc autant raconter quelque chose de plausible.
Son sourire se bloqua sur le cadavre de la jeune fille, c'était une véritable aubaine, il avait put se battre, tuer des gens, fracasser la Plume et peut être même que Tranche allait ce calmer et lui offrir à boire.